Ningaloo, la barrière de corail du Western Australia exauce nos rêves de voyageurs. Au volant de notre maison mobile, nous dévorons les kilomètres tout droit depuis des jours, sans un…
C’est l’histoire d’un voyage qui m’a fait découvrir ma vocation.
Oui je sais, le « job de rêve » c’est un peu aguicheur comme titre :) mais comme il s’agit de MES rêves, ça ne peut être que vrai ! Il y a autant de rêves que nous sommes d’êtres humains, je crois. Bref, je me suis longtemps demandée si je voulais en parler sur le blog, divisée entre l’envie de garder cette expérience en Australie un peu secrète et l’envie de partager mon histoire. Et puis la balance a fini par pencher d’un côté pour deux raisons : parce que cela pourrait en inspirer certains à suivre leur passion et parce que cela me permet de parler d’une cause qui nous est chère à Jérémie et moi. Tu comprendras pourquoi. Mais sache de suite que mon job de rêve ne ferait surement pas rêver la plupart des gens, il implique de la sueur, du sable dans les yeux, vivre avec des insectes et zéro Starbucks à proximité !
Avant d’aller plus loin, c’est quoi mon idée du job de rêve ?
Bien avant de commencer à voyager, je savais que le travail que j’avais envie de faire ne serait pas guidé par l’argent ou la carrière. Je voulais vivre de ce qui me passionne et être fidèle à mes valeurs du mieux possible. Attirée par le dessin, j’ai étudié la communication visuelle. Mais je me suis vite rendue compte que le monde de la publicité pure et dure ne me correspondait pas. Après 3 ans d’études supérieures, je me suis envolée pour l’Australie aux côtés de mon ours, dans l’espoir de trouver un sens à mon avenir. Et c’est là bas, au cours de nos déambulations improvisées, que j’ai réalisé que mes compétences ne resteraient pas inutiles et pouvaient servir à mettre en valeur des sujets bien plus enrichissants qu’une pub pour quelque chose dont personne n’a vraiment besoin…
Le Voyage : porte ouverte sur son destin
Une opportunité peut arriver dans des situations totalement imprévues et se révéler décisive dans l’orientation de notre vie. Avant d’entreprendre ce grand voyage en Australie, je me disais que je trouverais peut-être du travail en tant que graphiste là bas mais je n’imaginais absolument pas y accéder sans passer par les classiques étapes de recherches, envois de CV et entretiens… et pour cause, j’ai grandit comme beaucoup dans un système stéréotypé où tout doit rentrer dans des cases.
Au collège on me faisait comprendre que si tu n’allais pas en lycée général, tu serais une moins que rien. Au lycée, il fallait choisir une carrière pour le restant de ta vie. A la fac, tu n’avais que tes yeux pour pleurer. En stage, il fallait être le meilleur pour vendre le pire. Dans la vie active, on te demande d’avoir de l’expérience avant même que tu puisses t’en faire. Alors qu’en Australie, tout comme en Nouvelle Zélande, on te fait confiance et te laisse ta chance plus facilement. Ce n’est évidemment pas toujours le cas, on a aussi été exploités, mais nous avons saisi l’opportunité des bonnes rencontres. Dans le genre d’environnement où nous étions, on considère ton travail et c’est peut être ça qui m’a plu. Le sentiment d’être utile et d’avoir fait partie d’un projet d’équipe était plus intense que ce que j’avais pu expérimenter auparavant. Si il y a bien une raison pour laquelle les Working Holiday Visas sont ouverts jusqu’à l’âge de 31 ans c’est peut-être pour trouver sa voie ?
Tout à commencé avec un échange de services
Octobre 2010, nous débarquons dans un wwoofing sur la côte du Western Australia, aux abords de la Ningaloo Reef, une région qui restera pour nous une des plus belles de la planète ! Il s’agit d’une terre aride, loin des villes, couverte de bush et bordée par d’immenses dunes de sable blanc qui plongent dans l’Océan Indien. C’est là qu’une population de tortues caouanes vient pondre entre 300 et 500 nids par an.
Nos hôtes, qui gèrent cette terre ainsi que des hébergements touristiques, ont mis en place depuis quelques années un programme de conservation des tortues marines afin de mieux connaître cette population et protéger leur habitat. Quelques jours après notre arrivée, je discute avec la secrétaire qui est en train de travailler sur un panneau d’information au sujet du comportement responsable à avoir sur la plage vis à vis des tortues. Je trouve l’idée géniale et lui propose un coup de main pour améliorer le design du panneau. J’échangeais pour la première fois mes compétences de graphiste contre le gîte et le couvert. Je n’aurais jamais imaginé à l’époque que tout partirait de là… car quelques semaines plus tard nous quittions le pays.
L’Australie, si immense et propice à l’aventure, a définitivement fait chavirer nos cœurs et nous sommes rentrés changés de cette première année de voyage.
L’appel de l’Australie, tout vient à point à qui sait attendre
Pendant 2 ans nous avons travaillé en France avec une seule idée en tête : revenir en Australie.
Nous étions restés en contact avec nos hôtes et un beau jour le gérant m’a appelé pour me proposer de travailler si nous revenions en Australie avec notre deuxième année de WHV. C’est peut être ce coup de fil qui nous a donné le kick dont on avait besoin pour réaliser nos rêves car début 2013, nous voilà de retour dans cette région ! Jérémie se lance dans la réalisation de vidéos promotionnelles pendant que je créé le web design du nouveau site web et les prises de vues des hébergements. Mais le travail ne s’arrête pas aux photos du camping et des bungalows, il s’agit également de capturer l’endroit et ses attractions naturelles.
Nous partons donc à la rencontre de cette nature
Pour maximiser nos rencontres avec les animaux et voir les paysages changer au rythme des éléments, nous partons en expédition photo à toutes heures du jour et de la nuit. Si la nature nous a déjà fasciné lors de notre première année en Australie, elle nous envoûte encore plus au cours de notre deuxième année. Nous observons avec émoi nos premiers bébés tortues émerger du sable. Petites rescapées des pinces de crabes, elles s’avancent instinctivement vers l’océan avec leurs nageoires minuscules. On fond littéralement devant le spectacle. La nature est belle et nous en sommes témoins. C’est le bonheur à l’état pur d’être en pleine nature, dans un monde comme il est supposé être, sans construction artificielle, en train de voir s’échapper vers les vagues ce petit miracle de la vie. Cette sensation, c’est l’accomplissement d’un rêve. Celui d’avoir choisi d’être là et d’en être récompensée.
Ainsi, je me suis également investie dans la création de l’identité visuelle du programme de conservation des tortues marines. Et mon implication ne s’est pas arrêtée à la fin de mon PVT, je gère aujourd’hui la plupart des besoins en communication du programme, peu importe où je suis dans le monde.
C’est là toute la consécration de mes compétences : elles servent à quelque chose de constructif et positif.
Elles ont du sens.
«Chacun d’entre nous devrait utiliser les talents qui lui sont propres et les mettre au service du changement vers un monde meilleur.» Paul Watson, Sea Shepherd
Graphiste, Photographes et Vidéo Makers au bout du monde
Notre passion pour la photographie et le voyage nous a permis de passer beaucoup de temps en milieu sauvage. Et cette expérience dans l’ouest de l’Australie, construite sur plusieurs années, a eu un impact déterminant sur le développement de nos valeurs et nos projets. Observer les animaux, faire preuve de patience pour s’adapter à leur rythme et découvrir leurs habitats, tout cela a fait mûrir en nous une réelle conscience de la biodiversité qui nous entoure et de l’interdépendance des espèces. En fait c’est simple : nous (les hommes) dépendons d’une planète saine pour nos besoins de base tels que respirer et manger ! Un monde en bonne santé passe par un équilibre des écosystèmes qu’il faut respecter et non saccager. Alors naturellement notre intérêt pour sa protection ne fait que grandir.
Aujourd’hui, nous cherchons à défendre les valeurs de la nature à travers l’image. La vidéo et la photo sont des outils puissants pour sensibiliser et inspirer. Nous travaillons de manière rémunérée mais également bénévole pour des organisations qui nous ont ouvert leurs portes via l’échange de services (HelpX, Wwoofing) et le volontariat. On partage ça sur Wander Prod.
Parce que tous les moyens sont bons pour sensibiliser au respect de la planète, nous avons rejoint d’autres voyageurs de la sphère du blogging pour discuter du voyage responsable sous le collectif Eco’Green.
Le job de mes rêves, les jobs de nos rêves à Jérémie et moi, c’est d’apporter nos voix à ceux qui n’en ont pas. En Australie, puis en Nouvelle Zélande et en Asie, nous avons pu soutenir ces scientifiques, activistes, naturalistes qui se battent pour garder notre planète en bonne santé. On s’active à faire notre part de colibri et en parler autour de nous pour faire naître de nouveaux colibris… Et on ne compte pas s’arrêter là !
Nooon en réalité, faut pas se leurrer, c’est juste le fait de travailler dans un lieu de rêve qui nous a plu ! Il fait chaud, les pieds dans l’eau, le sable dans les cheveux… ça fait rêver non ? La poussière dans l’objectif, le ventilo qui turbine dans l’ordi, les mouches dans les yeux, le sel qui colle à la peau, je vous jure c’est le paradis.
:-)
Merci pour ce petit bout de voyage à distance ! Bises !
Avec grand plaisir Stephanie, merci à toi :)
Comme je te comprends de vouloir garder certains moments précieux secrets, mais merci d’avoir choisi de partager celui-ci. Votre vie et vos voyages sont inspirants et transmettent avec beaucoup de beauté et d’humilité la richesse de notre planète et de la nature. T’écris bien, en plus. C’est un grand plaisir de vous suivre et de vous lire.
Et félicitation pour le nouveau logo, il est trop beau !
Mille merci Alice, ça me va droit au cœur ton gentil commentaire :) Qui mieux que toi, qui a parcouru des milliers de km dans l’outback australien, pour comprendre cette transformation que le voyage et la nature opèrent en nous ?!
Qu’il est beau cet article et qu’il fait rêver… Merci pour le partage et bravo pour cette belle vie que vous vous faites (si proche de la nature, des gens et du monde !).
C’est gentil Karine, merci ! J’espère que toi aussi tu as trouvé ce qui te fait vibrer et te rend heureuse !
Beaucoup d’émotions me traverse lorsque je vous lis.. j ai eu l’ opportunité et la chance de voyager et découvrir la côte est Australienne et ce durant 9 mois. Je suis rentré en Belgique il y a plus d’un mois, mais l’appel de quelque chose de très fort et puissant ne m’a pas laissé d’autre choix que de reprendre un vol en direction de ce continent aux surprises innombrables.. je me réjouis dors et déjà de découvrir la partie qui semble pour le moins la plus riche en émotions autant pour sa faune et sa flore que pour ses immenses étendues, paysages insolites ou encore un ciel laissant sans voix ! J’espère y trouver comme vous ce que je cherche au fond de moi depuis tant d’années.. Je vous souhaite bonne continuation dans vos démarches idyllique
Hello Bastien ! Merci d’être passé par ici :) Quel bonheur de retourner en Australie, on te comprend et te souhaite de vivre ce voyage à fond ! Saisis toutes les opportunités que ton instinct te donne envie de suivre !
Tout simplement merci. Merci pour cet article si inspirant et émouvant. Et puis faut le dire quel parcours.. quelle chance…
Je pars bientôt à Bali puis en Australie du coté du Perth et je tiens à te remercier par avance pour toutes les belles choses et beaux endroits que je vais pouvoir découvrir grâce à ta page. Grande passionnée de voyage, d’aventure, de découverte, de la protection de la nature et de notre environnement ainsi que de la photographie.. J’aimerai beaucoup échanger avec toi, si cela est possible, afin de partager des idées, des bons plans, de se raconter nos voyages et expériences etc..
Je te laisse le lien de ma page Instagram pour cela ou bien par mail.
Merci
Marine :)
Hello Marine, merci pour ton message. J’aime savoir que nous avons pu inspirer à voyager dans cette belle région une personne comme toi avec une conscience écologique et respectueuse de la nature. Bon voyage !